Manon
Manon
La Charge émotionnelle …
Ce que je m’apprête à vous décrire, personne ne vous en parlera. Pourtant, être aidant, c’est cela aussi. C’est s’affranchir de ce que l’on ressent, de nos émotions pour porter celles de nos proches. Mon papa est atteint de la maladie de Parkinson, elle est présente au quotidien, comme un nuage noir au dessus de nos têtes. Elle est là et le sera pour toujours. Ce schéma familial m’a apporté une maturité, une empathie et surtout une résilience. J’ai toujours eu ce sentiment de culpabilité, ce sentiment qui me faisait croire que si je m’effondrais, moi l’aidante, la petite dernière de ma famille, la plus « forte », ma famille me suivrait dans ma chute.
Or ce n’est pas vrai. 23 années d’existence dans quelques mois et j’ai eu besoin de ces 23 années, ajoutés à l’aboutissement de mes études (une période charnière dans sa construction personnelle) pour comprendre qu’au delà de ma fonction d’aidante, j’étais une jeune femme physiquement et émotionnellement présente.
Les aidants aussi ont le droit d’aller mal, de s’écouter. L’essentiel est de comprendre que si les aidants vont mal, ils ne peuvent plus assurer cette fonction si importante à leurs yeux. Écoutez vous, ne culpabilisez pas, vous êtes loin de l’égoïsme. Au contraire. La culpabilité est un sentiment qui fera toujours partie de votre vie mais il est nécessaire de l’accueillir, de la comprendre.
Cette fonction me définit, et pourtant je suis plus que ça. Et c’est parce que j’ai appris à accueillir cette charge émotionnelle que je suis dorénavant en paix avec ce que je ressens et cette fonction que je chéris tant.
Pour aider, vous devez vous accorder les moyens de vous aider avant toute chose
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