Témoignages

Romane

Pour moi c’était lors d’un cours. La première fois que j’ai entendu le mot aidant, que j’ai compris ce que ce « mot » représentait, c’était en cours et j’avais 23 ans. Et là ça me frappe, directement, naturellement, je suis aidante. Ce que ce professeur me décrit comme étant le rôle d’aidant et bien c’est exactement ce que je fais auprès de ma maman depuis plus d’un an. Et c’est drôle car le moment où je m’en rends compte et bien je ne le suis même plus vraiment. J’ai appris que j’étais aidante lorsque je ne l’étais plus, et je trouve cela extrêmement dommage. 

C’est marrant comme un mot peut tout changer. Personnellement, je dirais que ça ne change pas qui je suis, non ce n’est pas l’étiquette « aidante » qui me définit. Je n’ai jamais choisi d’être aidante, cela s’est imposé naturellement, comme très souvent. Ce qui a changé, c’est de me sentir vue, reconnue, et surtout moins seule. Je découvre qu’il y a un mot pour désigner ce que j’ai vécu ces derniers mois, et surtout qu’il y a tellement d’autres personnes qui vivent la même chose que moi. Aidant.e d’un proche en situation de handicap, physique ou moteur, atteint d’une pathologie, quelle qu’elle soit, temporaire ou plus longue… Être aidant le plus souvent ça ne se choisit pas. Cela s’impose naturellement, cela va de soi, bien sûr que je vais aider ma maman. L’aider physiquement, à s’habiller, se laver, manger, s’occuper de la maison ou encore l’aider mentalement, être un véritable soutien psychologique. Ou tout simplement être présent. Il n’y a rien d’exceptionnel là-dedans, je ne demande pas une médaille et encore moins de la pitié. Je pense que beaucoup d’aidants se retrouveront dans ces mots.

Mais comme toujours la représentation est primordiale. Savoir que je ne suis pas seule, que de nombreuses personnes vivent la même chose que moi et sont donc probablement confrontées aux mêmes obstacles, problèmes ou doutes qui découlent du rôle d’aidant, et ben ça fait du bien ! C’est libérateur, c’est rassurant, et moi ça m’a motivé. Motivée à en parler plus, beaucoup plus, à sensibiliser, expliquer et mettre en valeur ce rôle car il est magnifique. Je pense qu’il y a autant d’aidants qu’il y a de personnes malades, nous sommes tous différents et pourtant si similaires. Similaires dans nos doutes, nos peines, nos interrogations. Alors venez on en parle. Venez on se retrouve, on se rencontre, virtuellement ou en présentiel, mais on en parle ! On crée du lien, on se crée une safe place, une communauté où on peut partager toutes nos pensées sans culpabiliser, car on sait que l’on sera compris et surtout jamais jugé. 

Ce blog est là pour ça. Toi qui lis ça, toi qui est aidant.e également, saisis toi de cette opportunité et si tu as envie, besoin, de partager alors fais le. Sens toi absolument libre de le faire. Fais de ce blog ce que tu en veux, lis le, explore le, commente le, il est là pour toi. Ce blog est un outil, un soutien, pour toi et pour tous les jeunes aidants. Tu n’es pas seul.e, n’oublie jamais ça.

 

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Témoignages

Tous les témoignages

Manon

La charge émotionnelle...

Basilie « Un autre regard »

Un bénéfice de l’aidance ? Il est facile d’imaginer le fardeau de l’aidance dans le quotidien des jeunes. Aider quelqu’un, cela prend du temps et de l’énergie. Pour autant, n’est-il pas envisageable que cette aidance constitue une expérience positive ? Dans la littérature, les conséquences négatives de cette dernière sont largement étudiées et reportées. L’aidance est, entre autres, associée à une moins bonne santé mentale et physique, une moins bonne qualité de vie et une restriction des opportunités d’études et d’emploi. Pour autant, l’aidance peut également être décrite comme gratifiante et apportant des bénéfices émotionnels et psychologiques pour l’aidant comme pour le proche aidé. Être aidant, c’est avoir un ensemble de responsabilités qui conduisent le jeune à développer des compétences et des stratégies pour faire face aux situations complexes qu’il rencontre et ainsi être en mesure de gérer les « crises ». Il développe donc une forte résilience, c’est-à-dire une capacité à surmonter les événements douloureux ou traumatiques, ainsi qu’une capacité à faire face aux défis qu’il rencontre. Être jeune adulte aidant conduit également à développer des compétences qui sont nécessaires pour devenir un adulte autonome comme savoir gérer son domicile, cuisiner ou encore gérer les formalités administratives. De plus, comme ces jeunes peuvent s’occuper de certains soins personnels (par exemple, administration de médicaments, aide à la toilette, aide à l’habillage), ils développent un sentiment de compétence et d’efficacité en leur capacité de prendre soin de l’autre. Ainsi, ils ont le sentiment d’être capables de prendre soin de l’aidé comme d’eux-mêmes. Le rôle d’aidant va aussi permettre le développement de compétences psychosociales comme l’empathie, l’écoute et la compréhension. Les jeunes adultes aidants sont plus sensibles et respectueux, et donc moins enclins au jugement que les autres jeunes. Ils présentent également une maturité émotionnelle plus importante. L’aidance pourrait contribuer à une perception de soi positive du fait des compétences développées et du sentiment d’efficacité perçu vis-à-vis des événements de vie qu’ils rencontrent. Et si, être aidant c’était une compétence à valoriser sur son CV ?

Aide et Formation en ligne pour tous les aidants…

Du soutien aux aidants individuel et collectif